Quel freelance n’a jamais eu à traiter avec un client mauvais payeur ?
C’est très certainement arrivé au moins une fois à chacun d’entre nous.
Et quand ça se produit, on ne sait pas toujours comment gérer la situation.
Doit-on faire preuve d’autorité ou de compassion, de fermeté ou de souplesse ?
À vrai dire, c’est un peu tout ça à la fois.
Si vous avez régulièrement ce genre de client, et que vous avez du mal à les gérer, lisez bien ce qui va suivre.
Profil type du client mauvais payeur
Avant toute chose, il faut savoir qu’il existe plusieurs cas de client mauvais payeur.
Hé oui, tous les clients n’avancent pas les mêmes excuses au fait qu’ils ne peuvent pas payer.
Il faut donc savoir pourquoi votre client ne paie pas.
Parfois, il s’agit simplement d’un petit retard, pour une raison x ou y.
De même, certains clients sont parfois insolvables.
Leur trésorerie ne leur permet pas de payer leurs prestataires, ce qui les conduit à retarder l’échéance.
Dans ce cas, le client n’est pas forcément un menteur, ni de mauvaise foi.
D’autres en revanche sont de vrais manipulateurs, et inventent tous les stratagèmes possibles pour s’échapper.
Et là, on peut vraiment parler d’un client mauvais payeur.
Ce sont d’ailleurs souvent ces clients-là qui sont les plus difficiles à convaincre.
Car il y a une réelle volonté de filouter, et d’obtenir une prestation gratuitement.
Et certains escrocs n’hésitent pas à mentir pour obtenir une prestation qu’ils n’ont nullement l’intention de payer.
Bref, il existe plusieurs types de clients mauvais payeurs.
Et chacun exigera une psychologie et une façon d’agir différentes.
Dans tous les cas, il faudra suivre la règle de la relance graduée.
Relancer de façon progressive
Pour gérer un client mauvais payeur, il faut avant tout faire preuve de mesure.
Il est bien évident que vous n’allez pas lui envoyer l’huissier directement à son domicile pour une facture en retard.
Vous devez d’abord le relancer gentiment, par téléphone par exemple.
Cette première étape permet de lever les doutes quant à un simple oubli, car ça peut aussi arriver.
Vous pouvez même glisser le sujet au cours de la discussion, l’air de rien.
Si vous n’avez toujours aucune nouvelle après une semaine, vous pouvez relancer une seconde fois par mail.
C’est un bon moyen d’avoir une preuve écrite de la relance.
Rappelez bien tous les détails : montant de la facture, date limite de paiement, date de la première relance, etc.
Si le client ne réagit toujours pas, envoyez un second mail de relance où vous faites preuve d’un peu plus de fermeté.
À ce stade, il ne peut plus s’agir d’un simple oubli.
Pas de doute : vous avez bien affaire à un client mauvais payeur.
Et si vous n’êtes toujours pas payé, alors passez aux choses sérieuses avec la lettre recommandée.
Adoptez un ton plus protocolaire, mais aussi plus ferme, voire carrément menaçant.
N’hésitez pas à préciser que sans réponse d’ici une semaine, vous serez contraint de faire appel à un avocat.
Vous pouvez aussi rappeler les éventuelles pénalités de retard prévues au contrat.
Si rien ne bouge, alors il ne vous restera plus qu’à confier votre dossier à un avocat spécialisé.
La plupart du temps, ce genre de lettre suffit à débloquer la situation, car la procédure de recouvrement en effraie plus d’un.
En plus du fait que le client mauvais payeur peut se voir contraint de régler les dépens (les frais de procédure).
Ne pas se laisser culpabiliser
C’est souvent le plus difficile dans la gestion d’un client mauvais payeur.
Car les clients sont souvent très inspirés quand il s’agit de se soustraire à un paiement.
Certains essaieront notamment de faire vibrer la corde sensible, en expliquant qu’ils sont dans le rouge ce mois-ci.
Dans ce cas, rappelez-lui que vous aussi, et que vous avez besoin de remplir votre frigo comme lui.
D’autres vont même plus loin, en feignant l’innocence pour gagner un peu de temps.
Qui n’a jamais entendu le fameux « je vous ai envoyé le chèque, il a du se perdre ».
Et là, bonjour la procédure de désistement en échange d’un soit-disant nouveau chèque.
Dans d’autres cas, vous pouvez aussi recevoir un chèque non signé.
Ce sont des techniques bien connues pour obtenir un délai de paiement l’air de rien.
Face à un client mauvais payeur, il ne faut donc surtout pas se laisser attendrir.
Gardez la tête froide, et ne perdez pas de vue votre objectif.
Client mauvais payeur : attention au vice de procédure
Un client mauvais payeur, c’est très frustrant et très énervant.
Et on est souvent tenté d’user de techniques plus ou moins justes, galvanisé qu’on est par sa légitimité.
Résultat : certains n’hésitent pas à se mettre dans une position délicate, quitte à se compromettre eux-mêmes.
Pour obtenir votre dû auprès d’un client mauvais payeur, vous devez absolument faire les choses correctement.
Ne vous mettez surtout pas hors-la-loi, en ne respectant pas votre part du contrat par exemple.
Gardez à l’esprit que vous devez avoir le nez propre si cette affaire venait à se régler au tribunal.
Évitez de menacer le client mauvais payeur, ou de vous rendre coupable d’inexécution de contrat.
Même si certains types de contrats prévoient que l’inexécution d’une des parties peut légitimer l’inexécution de l’autre.
Respectez bien la règle de la relance progressive, et restez du bon côté de la barrière en toutes circonstances.
Comment éviter d’avoir un client mauvais payeur ?
Le mieux pour être un entrepreneur zen, c’est encore d’éviter d’avoir à gérer un client mauvais payeur.
Pour ça, vous devez vous blinder à tous les niveaux, afin de limiter les risques d’impayés.
Et ça commence dès la prise de contact, avec un devis en bonne et due forme.
Suite au devis, faites toujours signer un contrat à votre client, afin de garder une preuve de votre accord.
N’hésitez pas non plus à vous renseigner sur tel ou tel client avant de faire affaire avec lui.
Voilà qui devrait vous éviter d’avoir un jour à faire face à un client mauvais payeur.
Même si malheureusement, ces précautions ne suffisent pas toujours.