Vous ne le savez peut-être pas, mais la régie publicitaire est au cœur de la publicité.
Sans elle, il n’y aurait presque pas de publicité.
Mais l’arrivée massive du digitale a provoqué de profonds bouleversements dans ce domaine.
Car les attentes et les comportements des internautes ne sont plus les mêmes qu’avant.
Il a donc fallu adapter le type de support publicitaire à ces nouvelles problématiques.
Alors peut-on encore tirer profit des régies publicitaires pour monétiser son site web ?
Voici tout ce que vous devez savoir à ce sujet.
Qu’est-ce qu’une régie publicitaire digitale : définition
Une régie publicitaire est par définition un organisme qui gère la commercialisation des différents espaces publicitaires disponibles.
Sa mission principale est de mettre en relation les annonceurs et les médias qui souhaitent vendre de la publicité.
Pour rappel, l’annonceur est celui qui souhaite faire de la publicité pour son propre compte.
Il doit donc louer ou acheter un espace publicitaire auprès d’une régie publicitaire.
C’est ensuite cette régie qui se charge de trouver le meilleur espace en fonction de l’audience ciblée.
À l’origine, les espaces publicitaires étaient exclusivement physiques : spots tv, affiches aux arrêts de bus, etc.
Mais avec l’essor du digital, les espaces se sont de plus en plus dématérialisés.
C’est ainsi que les régies publicitaires digitales se retrouvent désormais à gérer la plupart des espaces de publicité sur Internet.
Et qui dit nouveaux espaces dit aussi nouvelle gestion.
Le rôle d’une régie publicitaire a en effet été appelé à évoluer ces dernières années.
Aujourd’hui, la régie s’occupe également de la gestion des campagnes de publicité sur le web.
À ce titre, elle revêt donc un rôle de traffic manager, en charge de la mise en place et de la planification des campagnes.
La régie publicitaire, digitale ou non, est aussi amenée à établir des rapports de suivi, qu’elle transmet aux annonceurs.
Bien sûr, faire appel à une régie publicitaire est payant.
La plupart du temps, les régies se rémunèrent en fonction du coût par clic (CPC).
Elles touchent alors une commission à chaque fois qu’un internaute clique sur la publicité.
Elles peuvent aussi utiliser le coût pour mille impression (CPM), bien que cette pratique soit plus rare.
On trouve aussi une rémunération par formulaire.
Dans ce cas, la régie publicitaire touche une commission à chaque fois qu’une nouvelle inscription est réalisée.
Les différents types de régie publicitaire
On opère généralement une distinction majeure entre régie publicitaire interne et externe.
Ce sont en effet les deux types de régies majoritaires, bien qu’on trouve aussi des régies mutualisées.
La régie interne
Également appelée régie intégrée, ce type de régie publicitaire concerne essentiellement les grosses entreprises.
Il s’agit d’un département dédié à la commercialisation des espaces publicitaires détenus par l’entreprise.
La plupart des grands groupes, comme Orange ou M6 par exemple, en possèdent d’ailleurs une.
Cette solution étant assez coûteuse, elle n’est pas accessible à n’importe qui.
Mais elle a l’avantage de personnaliser au maximum le type d’espace en fonction des besoins des annonceurs.
La régie externe
Ce type de régie constitue la majeure partie des régies publicitaires présentes sur le web.
Il s’agit d’un prestataire extérieur et indépendant, qui commercialise la plupart des espaces publicitaires disponibles.
Ces espaces appartiennent généralement à des sites tiers, regroupés au sein d’une même régie publicitaire.
Cependant, la montée en puissance du digital a tendance à menacer l’activité des régies externes.
L’automatisation des procédures de commercialisation les rendent en effet partiellement inutiles.
Et c’est également pour ça que beaucoup de grands groupes ont décidé de créer leur propre régie publicitaire.
D’autres entreprises plus petites ont aussi trouvé la parade, en regroupant leurs espaces sous forme de régie mutualisée.
La régie mutualisée
La régie mutualisée est un regroupement d’acteurs évoluant dans un même secteur d’activité, en vue de commercialiser leurs propres espaces.
Ce type de régie publicitaire est un peu plus marginal.
Il est surtout privilégié par les entreprises locales, qui souhaitent mener des actions de marketing local.
Mais ce genre de groupement ne fait guère le poids face aux régies externes les plus connues.
Et elles-mêmes souffrent de la concurrence engendrée par les nouvelles pratiques publicitaires du web.
La régie publicitaire, une espèce en voie de disparition ?
Depuis quelques années, la régie publicitaire a subi quelques transformations.
Des changements dus notamment à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la publicité sur le web.
On assiste par exemple à l’émergence des péages publicitaires, que vous connaissez certainement.
Il s’agit d’une pratique consistant à imposer le visionnage d’une publicité avant d’accéder à un contenu.
Le péage publicitaire est très répandu sur Youtube par exemple, où l’internaute doit regarder une courte vidéo publicitaire afin de débloquer le contenu.
L’autre menace qui place sur le secteur, c’est bien évidemment l’ad exchange.
En gros, ces plateformes font exactement le même travail qu’une régie publicitaire, mais de façon entièrement automatisée.
De la phase de négociation au rapport de campagne, en passant par la planification des publicités, tout se fait automatiquement.
Cette pratique permet de réduire drastiquement les coûts de fonctionnement des campagnes publicitaires.
Et c’est bien là où le bât blesse justement.
Car les plateformes d’ad exchange prélèvent des commissions beaucoup plus basses que les régies.
Une forme de concurrence qui met sérieusement à mal l’hégémonie de la régie publicitaire.
On pourrait aussi évoquer les plateformes d’affiliation, dont l’utilisation est de plus en plus répandue.
L’annonceur peut y publier les produits qu’il souhaite vendre, et reverse une commission à la plateforme à chaque vente.
Les plateformes d’affiliation permettent de simplifier la gestion de son offre en la centralisant.
De plus, elles bénéficient d’une forte notoriété, et mettent beaucoup de moyens en œuvre pour être visibles.
Les offres en vente peuvent ainsi profiter de cette notoriété par ricochet.
En bref, la régie publicitaire a grandement souffert du passage au numérique.
Mais elle reste une pièce maîtresse de la publicité, générant chaque jour des millions de PAP (pages avec publicité).
Ceci dit, on peut légitimement s’attendre à un déclin de leur utilisation.
Car les progrès du marketing digital ne risquent pas d’être freinés de sitôt.